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Un peu d'histoire

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Christian Goura de Beaumont partit de Bordeaux en 1417, et découvrit un nouveau monde, loin à l'ouest, tandis qu'il espérait rejoindre la route de la soie... Un monde plein de promesses que les Couronnes d'Europe s'empressèrent de coloniser... Tentèrent de le faire, et bien sûr, ne purent s'entendre et déclenchèrent une guerre.

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En 1449, la France impose sa domination, et renomme ce continent Eulalie, en hommage à Christian Goura de Beaumont, baptisé en l'église de Sainte Eulalie de Bordeaux. Ce nouveau territoire porterait désormais le nom de Nouvelle France, et serait organisé en marquisats :

  • Sainte-Vue,

  • Vaulx-de-Lis,

  • Roc-Sourdre,
     

qui constituent désormais le Nouveau Dauphiné, et dont les chefs-lieux respectifs sont :

  • Trèves-le-Cier,

  • Premier Havre,

  • Grands-Vents,

 

Confèrant au Dauphin de France le titre officiel de marquis des Vaulx-de-Lis, et de Gouverneur de Premier Havre.

Les autochtones portent désormais le nom d'Eulalites, et les Eulaliens sont les Français d'Eulalie. Deux ans furent donnés à tous ressortissants pour ployer genoux devant la couronne de France, ou quitter le continent.

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Contrairement à ce qu’affirmait avec condescendance Jean-Marc Berthommier, le tout premier naturaliste à poser pied sur ces rivages, les Eulalites ne sont ni des sauvages sans structure, ni des créatures dénuées d’âme, à domestiquer comme bétail. Leur société est subtile, hiérarchisée, discrète mais profondément ancrée.
Ayant parfaitement compris l’écart de puissance militaire avec les forces européennes, ils ont, semble-t-il, su attiser à leur avantage les conflits importés d’Europe, profitant du chaos pour négocier, céder un pan tout en en protégeant un autre, et ainsi manœuvrer avec intelligence au cœur même de la tourmente — jusqu’à pouvoir survivre, et parfois même prospérer, dans les marges du traité de Bordeaux.

Ils ne forment pas un peuple unique, homogène et docile. Ils ne pensent pas d’une seule voix, ne négocient pas d’un seul bras. Il y a des lignées, des clans, des villages solitaires et des cités oubliées. Certains prêtent serment, d’autres crachent au sol, d'autres encore se marient...

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Lieux connus

Trèves-le-Cier, cité-comptoir au nord des côtes, est la ville la plus pieuse, la première cathédrale d'Eulalie y est en cours de construction. Gautier Brugier en est le Gouverneur. On y trouve également le Refuge des Agneaux de Sainte-Anne, et un monastère de l'Ordre du Carmel à sa périphérie.

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Grands-Vents, cité comptoir au sud des côtes, c'est un port dangereux, cerné de falaises, de récifs et de brumes qui ne laissent que les meilleurs navigateurs accoster. Connu pour ses contrebandiers, ses arènes clandestines, et son chaos organisé, que le Gouverneur Baudoin de la Tessonnière maintient dans un équilibre précaire.

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Premier Havre, entre les deux, prestigieuse cité-comptoir royale, point d’entrée principal en Eulalie, elle concentre une population plus riche, plus érudite, où les savants se réunissent et les savoirs s'échangent, tandis que les décisions se murissent entre les murs du palais du Dauphin de France Charles de Valois, Marquis des Vaulx-de-Lis.

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Contexte actuel

Ainsi, en 1488, à l’ouest, et depuis un peu plus d’un an maintenant, l'exploration stagne dangereusement.

Il existe une frontière invisible, mais absolue.

Les Eulalites ne veulent plus des Français au-delà de cette limite. Une ligne de non-droit, de non-négociation, de non-retour.

La négociation a été tentée. Des anciens, des chefs de lignées, des porte-paroles de villages reculés sont venus, par politesse. D’autres par curiosité. Aucun par réelle volonté de compromis. Ils ont écouté. Très peu ont parlé. Et lorsqu’ils parlaient, c’était toujours pour répéter la même chose :

« Vous ne passerez pas plus loin. »

Des traités, des échanges, des avantages, même des retraits sur d’autres territoires ont été proposés. Rien n’y a fait.

Là-bas, c’est le mur. Pas de pierre. Mais de volonté. Et d’armes.

Les Eulalites de l’ouest ne sont pas comme ceux des côtes. Ils ne commercent pas, ne pactisent pas. Ils gardent,  défendent, et ils tuent, s’il le faut.

Vinrent logiquement les grands moyens : le Roi envoya un corps d’armée complet, formé, aguerri, entraîné en France, équipé des meilleures armes du royaume, commandé par des officiers expérimentés, nourri à la discipline et aux victoires continentales. Des vétérans, pour la plupart. Pas des conscrits. Des hommes qui savent marcher, camper, survivre. Et tuer, pour la Couronne, pour le Lys, pour le Dauphin et pour le Roi.

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Puis vint le silence.

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L'armée entière disparut, volatilisée.

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Aucun survivant, aucun message laissé derrière, aucune trace, ni de fuite, ni de trahison. Seulement l'absence.

Les nuits devinrent plus épaisses. Plus denses. Comme si la Nouvelle France entière retenait son souffle à la tombée du jour. D'autres disparurent au fil des nuits suivantes.

Oh, il y avait toujours eu des disparus. Une barque renversée. Un marchand qui prenait un autre chemin. Une femme qui fuyait un mari violent. Ces absences-là faisaient partie du tissu des villes. 

Mais ce n’étaient plus les mêmes noms. Ce n’étaient plus les mêmes histoires. Pas un pêcheur saoul retrouvé noyé dans le canal. Un héritier. Un notaire. Un novice. Pas une fille pauvre partie refaire sa vie ailleurs. Une épouse comblée, un artisan estimé. Pas un marmot perdu dans les rues. Un enfant attendu. Un garçon trop discret.

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Rapidement, les Gouverneurs organisèrent une expédition de recherche, formée de volontaires et de désignés. Trois convois partirent des trois cité-comptoirs pour se rejoindre à quelques jours de marche du dernier campement connu de l'armée.

Afin de garder les esprits clairs, la marche en silence fut imposée.

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